Comment va être construite votre fuste. J’ai tendance à dire que si l’on est méthodique et bien ça se passe bien ,si l’on est du genre brouillon faut pas être fustier et j’assume mon propos car édifier une fuste ne s’improvise pas avec deux bouts de bois . C’est un projet qui prend déjà vie dans votre esprit depuis bien longtemps , issue d’un vieux rêve de gamin et conforté par le souci de posséder une maison purement économique.
Tout cela se retrouve dans les mains du fustier sous la forme de plans et d’idées qui prennent forme au fur et à mesure.
Après avoir élaboré la surface habitable et le type de construction un ou deux étages par exemple, mezzanine où pas , fenêtres ou baies vitrées etc ……. il est temps de proposer un prix définitif et pour cela le nombre de mètres linéaires et le nombre d’entailles est important pour évaluer la quantité de bois et de travail.
Le fustier commence son travail dans la forêt à choisir ses grumes, les faire abattre à la bonne Lune, puis débarder de préférence à cheval ça abime moins le bois et la nature et votre projet global se trouve conforter dans le respect de la planète, mais bon cela se fait rare à cause des machines outils qui font un volume industriel!
Toujours est-il une fois le bois stocké sur le chantier de préfabrication muni d’une grue, les choses sérieuses vont commencer pour le fustier et pas le meilleur moment sur un gros volume de grumes!! Car il va falloir tout écorcé à la main afin de ne pas détériorer le douglas et obtenir en finalité une magnifique réalisation sur mesure avec beaucoup de cachet. Oublions les forestiers qui proposent des grumes écorcées machine ou la surface est déchiquetée ce bois la n’est fait que pour de la 2ème ,3ème transformation ( planches, chevrons, pâte à papier…..j’en passe) qui est la majeure partie du fonctionnement de la filière bois.
Ici nous parlons d’artisanat pur, de dure labeur de l’artisan et non pas de consommation industrielle. Trouver de belles grumes demande du travail faire ensuite l’écorçage une bonne ceinture lombaire 🙂
Lot de Douglas en diamètre moyen 35 cm.
Ecorçage laissant apparaitre le cambium.
L’écorçage pourra être fini à la plane mais cela abime plus la surface, donc il suffit de le passer au karcher si vous le souhaitez totalement à blanc. J’estime que les quelques traces qui restent (photo ci -dessous) sont plus jolies sur l’ensemble final mais c’est histoire de goût.
Après ce fastidieux travail de mise à nue de toutes les grumes , on trie l’ensemble , on le stocke par catégories de diamètres et de longueurs puis on est parer pour la mise en place du premier tour l’implantation définie par les plans. Reste ensuite à tracer , à entailler, à poncer , à ajuster au mm, à percer les prises et encastrer les gaines électriques puis à arriver aux sablières et enchainer sur la charpente et ses chevrons pour enfin se retrouver hors eau hors air afin de faire intervenir le plombier, l’électricien et le couvreur voir même mettre la main à la pâte pour réduire tous les divers coûts.
Je parle de coût car il faut le mettre en exergue. Une fuste n’est pas plus cher à l’achat vue la quantité d’économies pour les années à venir mais la technicité , la durée de la construction ( en moyenne 100m2 pour un fustier un an ), le prix du bois, des matériaux divers ont un coût à ne pas négliger. Penser à votre terrain et sa VRD au début. Réfléchissez, budgétez , posez les bonnes questions et surtout lever tous les doutes de départ. Votre fustier reste à l’écoute.
Vous aurez le coût du transport sur votre terrain vue que la fuste est rarement édifiée dessus directement. Une fois terminée on la numérote, on fignole puis on charge le camion vers son lieu définitif.
Un vrai parcours sympa à suivre mais que vous ne regretterez jamais. Ce seront de bons souvenirs dans le temps.